L'Institut royal d'Aéronomie Spatiale de Belgique travaille sur une future mission de l'ESA vers Vénus, appelée EnVision. Le lancement d'EnVision est actuellement prévu pour 2032, et l’objectif de la mission sera d’étudier l'activité et les caractéristiques géologiques de Vénus, ainsi que leur influence sur l'atmosphère de la planète. Cela pourrait nous aider à comprendre pourquoi Vénus et la Terre ont évolué de façon si différente.
EnVision et VenSpec-H
EnVision est l'une des trois missions candidates M5 de l'ESA, avec Theseus (Observation des rayonnements gamma et X de l'univers primitif) et Spica (cosmologie et astrophysique). Ces trois missions qui sont pour l’instant en phase d'étude (Phase A) sont en compétition. Cela veut dire que seul une d’entre elles passera le cap de l’étude, une décision qui sera prise en mars 2021.
L’IASB a initié l’instrument VenSpec-H, un spectromètre infrarouge à haute résolution spectrale prévu pour la mission EnVision. Avec VenSpec-M (géré par le DLR, Berlin, Allemagne) et VenSpec-U (géré par le LATMOS, Paris, France), il forme la suite VenSpec. Ces instruments sont hautement complémentaires, contribuant à l’étude de la composition atmosphérique de Vénus depuis la surface jusqu’à la couche nuageuse. L’IASB gère le consortium pour l’instrument VenSpec-H, en utilisant le succès de notre instrument NOMAD, actuellement à bord d’ExoMars Trace Gas Orbiter.
Notre objectif avec VenSpec-H est de comprendre la variabilité atmosphérique intrinsèque de Vénus, et d'établir le rôle que jouent les interactions entre l’atmosphère et la surface ou la sous-surface. Un grand nombre des espèces atmosphériques les plus variables sur Vénus - SO2, SO, H2O, CO, COS, H2SO4 - sont associées aux émissions volcaniques sur Terre.
Statut de la mission
Un examen à mi-parcours (Mission Consolidation Review) a été organisé pour EnVision. Le consortium belge constitué par l’IASB et OIP, le partenaire industriel de ce projet, a fourni un ensemble important de documents et de dossiers de conception à l'Agence spatiale européenne (ESA). Après que ces documents aient été examinés en détails par l'ESA, le consortium a répondu avec succès aux multiples questions et commentaires. Il en a été de même pour tous les partenaires impliqués dans la mission, de sorte que EnVision peut maintenant passer à l’étape suivante ! Un pas de plus vers une possible sélection.
L’IASB et OIP vont maintenant poursuivre leurs travaux jusqu’à l’évaluation finale de la phase A, qui aura lieu début 2021. Les tâches restantes consistent principalement à affiner les avant-projets, tant mécaniques qu'électroniques, et à construire un prototype thermomécanique de l'instrument VenSpec-H.
Parallèlement au développement des instruments de la charge utile d'EnVision, la sonde spatiale elle-même est en cours de conception. Celle-ci est réalisée par deux partenaires industriels principaux en concurrence, à savoir Airbus (Royaume-Uni) et Thales-Alenia Space (France).