Observations
Depuis de nombreuses années, l’IASB effectue des mesures de télédétection depuis le sol (FTIR) ainsi que des observations locales (in situ) du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4) et du monoxyde de carbone (CO).
Ces mesures font souvent partie de réseaux internationaux tels que:
- le réseau pour la détection des changements de la composition atmosphérique (Network for the Detection of Atmospheric Composition Change, NDACC)
- le réseau d’observation de la colonne totale de carbone (Total Carbon Column Observing Network, TCCON)
- le système intégré d’observation du carbone Integrated Carbon Observation System (ICOS) qui est une infrastructure européenne de recherche (European Research Infrastructure).
Les scientifiques de l’IASB sont responsables pour ce type de mesures par exemple à l’Ile de la Réunion, une île française dans le sud-est de l’Océan Indien. Malgré sa localisation très isolée, l’île est affectée par l’advection de panaches de feux de biomasse provenant d’Afrique ou même d’Amérique du Sud. En analysant les séries temporelles de ces mesures, nous voulons mieux comprendre la variabilité observée (des gaz étudiés) aux différentes échelles de temps.
Le modèle WRF-GHG
Pour exploiter ces observations, nous avons récemment implémenté un nouveau modèle numérique appelé WRF-GHG. Celui-ci est une option spécifique du modèle pour la recherche et prévision du temps (Weather Research and Forecasting, WRF) souvent utilisé couplé avec un module de chimie (WRF-Chem).
Dans l’option WRF-GHG (GreenHouse Gases, gaz à effet de serre), le transport atmosphérique régional et les flux de surface de CO2, de CH4 et de CO sont simulés sans considérer leur réaction chimique avec d’autres espèces. Cette hypothèse est valide puisque ces gaz ont une longue durée de vie dans l’atmosphère.
Dans le cadre d’une thèse de doctorat à l’Université de Liège, une jeune chercheuse de l’IASB a implémenté et appris à utiliser ce modèle complexe pour une étude de cas à l’Ile de la Réunion. Plusieurs défis sont à relever : prendre en compte la topographie complexe de l’île pour représenter correctement les vents locaux, et trouver les meilleurs inventaires d’émission à une résolution temporelle et spatiale suffisante, nécessaires au modèle.
Très bientôt, nous utiliserons le modèle pour générer un an de simulation des concentrations des gaz ciblés (CO2, CH4 et CO) aux sites d’observation sur l’Ile de la Réunion. Nous comparerons ces simulations aux mesures disponibles et espérons en tirer plus d’information sur les sources (locales ou distantes) responsables des variations observées.
Dans le futur, les simulations WRF-GHG seront exploitées pour analyser des observations similaires sur le site de Xianghe près de Pékin en Chine.